Pour enrayer l'épidémie de virus Ebola, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en place un programme pour faciliter et accélérer les essais sur l'Homme de deux vaccins qui se sont avérés efficaces chez les animaux.
L'un d'eux, le VSV-ZEBOV, a été développé par la recherche...
Les HUG vont tester le vaccin expérimental canadien VSV-ZEBOV contre le virus Ebola
Lire le communiqué de presseL’épidémie de fièvre Ebola actuelle est due à la souche virale dénommée « Zaïre ». Le virus Ebola attaque les cellules humaines en s’y accrochant grâce à une protéine d’ancrage (GP) qui recouvre sa surface. Il y pénètre ensuite et contraint les cellules à produire de nouveaux virus. La protéine GP est alors fabriquée en grande quantité par les cellules infectées : elle passe dans le sang où elle s’avèretoxique pour les parois des vaisseaux sanguins – d’où les hémorragies typiques de la maladie.
Pour être protégée contre le virus Ebola, une personne doit produire des anticorps capables de neutraliser cette protéine GP. Il faut donc que son corps entre en contact avec des protéines GP, mais sans risque de développer la maladie.
C’est justement le rôle du vaccin VSV-Ebola. Son principe consiste à faire porter la protéine GP par un autre virus – le virus de la stomatite vésiculaire (VSV – choisi pour sa capacité à stimuler le système immunitaire d’une personne, mais sans la mettreen danger. Connu pour infecter le bétail, le virus VSV ne provoque chez l’humain, au pire, que dessymptômes comparables à ceux d’une grippe.
Pour fabriquer le vaccin, des chercheurs canadiens ont prélevé le gène de la protéine GP sur le virus Ebola, puis ils l’ont transféré dans le virus VSV, en remplacement d’un gène correspondant. Ils ont aussi affaibli le virus VSV, afin de le rendre encore plus sûr pour les humains.
Le vaccin VSV-Ebola contient donc des virus de la stomatite vésiculaire, dont l’enveloppe est remplacée par des protéines GP du virus Ebola (souche Zaïre). Le vaccin ne contient aucune autre molécule du virus Ebola : il n’y a donc pas de risque d’attraper Ebola par la vaccination.
Les expériences menées en laboratoire sur des singes ont montré qu’une seule injection du vaccin VSV-Ebola est suffisante pour leur faire fabriquer de grandes quantités d’anticorps anti-GP, et les protéger ainsi contre une dose normalement mortelle de virus Ebola.
Si tout fonctionne comme espéré, les personnes vaccinées produiront, elles aussi, des anticorps anti-GP qui les protégeront en cas d’exposition au virus Ebola.
L’objectif de cette étude est de tester la sécurité du vaccin VSV-Ebola et sa capacité à déclencher une réponse immunitaire chez l’humain, à 2 doses différentes.
En savoir plus sur les essais cliniques
Pour enrayer l'épidémie de virus Ebola, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en place un programme pour faciliter et accélérer les essais sur l'Homme de deux vaccins qui se sont avérés efficaces chez les animaux. L’OMS et les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) collaborent pour réaliser le premier essai clinique avec le vaccin dénommé "VSV-Ebola".
Le protocole d'essai clinique a reçu les autorisations de la Commission cantonale d'éthique de la recherche scientifique de Genève et du Comité d'éthique de la recherche de l'OMS. Il a également été soumis à Swissmedic pour approbation.